Manuel de Formation
sur le marché de change Tunisien
Les principales banques
interviennent sur les différents marchés par l’intermédiaire de services
spécialisés regroupés par des lieux spécifiques, appelés « salle de change
» ou « salle des marchés ».
I-L’organisation,
le rattachement et les attributions de la salle de change:
1-
Définition:(Schémas 1)
La salle de change effectue les opérations de change,
pour le compte de la Banque et de ses clients. Par opération de change, on
entend toute transactions libellées en devises.
Les
opérations de change peuvent donc faire intervenir quatre types de
participants: les intermédiaires agréés, la clientèle directe, la clientèle
centralisée et la Banque Centrale. Les clients accèdent au marché de change
pour leurs besoins dans le domaine du commerce international tandis que la
Banque Centrale y intervient dans un objectif de régulation.
Il y a lieu d’opérer à une distinction très importante
entre la clientèle standard dont les ordres sont transmis et regroupés à la
salle de marché, par l’intermédiaire d’un service de centralisation, et la
clientèle directe, qui constitue une minorité de clients ayant la
possibilité de transmettre directement leurs ordres à la salle de marché.
La
clientèle centralisée est celle pour laquelle le service centralisateur
regroupe les ordres d’achat et de vente de devises et envoie ensuite des ordres
synthétiques à la salle de marchés.
En
résumé, la salle de change effectue les opérations nécessaires sur le marché
interbancaire, elle assure le dénouement de ces opérations, y compris le
règlement des intermédiaires agréés, elle passe les écritures comptables et
assure
Les
relations avec la Banque Centrale et plus particulièrement le reporting
réglementaire.
1-1
Marché de change:
Le marché de
change est un marché sur lequel s’effectuent les achats et ventes en devises.
1-1-1 Marché de
change au comptant:
Les opérations de change au comptant sont des
opérations d’achat et de vente de devises « dont les parties ne
diffèrent pas le dénouement ou ne le
diffèrent qu’en raison du délai d’usance ».
Ce sont donc les opérations de change pour
lesquelles le délai séparant la date d’opération (ou d’engagement) et la date
de livraison (ou de valeur) n’excède pas deux jours ouvrables (délai nécessaire
pour la livraison des devises).
Le marché de change au comptant, ou spot, est un
marché de gré à gré interbancaire extrêmement actif et liquide.
Ce marché a été instauré en Tunisie le 1er Mars 1994
par la B.C.T entre les intermédiaires agrées résidents et non résidents pour l’échange
de devises au comptant: achat et vente de devises contre dinars (ou devises).
1-1-2 Marché de
change à terme:
Le change au comptant ne satisfait pas le besoin de
la clientèle qui désire ou qui effectue des opérations à terme, d’où le marché
de change à terme vient pour compléter les outils de gestion de la trésorerie.
Le marché de change
à terme a été introduit par la B.C.T en 1997.
Les opérations de change à terme, sont des
opérations d’achat et de vente de devises dont les parties conviennent de différer
le dénouement (hors délai d’usance).
Il s’agit en effet, d’un engagement d’acheter et de
vendre une quantité de devises sur la base d’un cours déterminé, à une date
future donnée.
2- La « salle des marchés »:
La « salle de change » effectue pour le
compte de la banque et de ses clients, les opérations de change au comptant et
à terme et les opérations monétaires en devises sur le « marché de change
» crée par la B.C.T depuis le 1er Mars 1994.
3- Les intervenants :
Trois types de participants interviennent sur le
marché des changes à savoir:
- Les intermédiaires agrées (résidents ou non
résidents)
- Les clients: ils interviennent pour leurs
besoins en devises étrangères ou en dinars dans le cadre de leurs activités.
- La banque centrale de Tunisie: elle
intervient pour réguler le marché interbancaire en achetant ou en vendant les
dinars contre devises.
4- Cours et marge (ou spread):
Jusqu’au 28 Février 1994, la B.C.T fixait le cours
des devises en dinars. Depuis le 1er Mars 1994 et suite à la création du
« marché des changes au comptant », le cours des devises en dinars
est fixé librement par chaque banque.
En effet, chaque banque cote deux prix:
ÞUn prix
d’achat
ou cours acheteur (ou encore BID):c’est le cours des devises « à la
demande ».
ÞUn prix de
vente
ou cours vendeur (ou encore ASK):c’est le cours des devises « à
l’offre ».
La marge est considérée comme étant la différence
entre le cours vendeur et le cours acheteur.Elle profite généralement à la
banque.
5- Les cambistes (ou dealers):
Les cambistes (ou dealers) sont les opérateurs qui
interviennent dans la « salle des marchés » pour effectuer les
opérations de change (ou deal).
Ils sont considérés avant tout comme étant des
changeurs de devises. C’est à eux que s’adressent les clients des banques quand
ils veulent convertir une devise en une autre. Mais leur activité semble
dépasser de beaucoup ce cadre de change.
En effet, du fait de leur bonne connaissance en
matière de devises, il est tout naturel qu’on leur confère la responsabilité de
traiter sur les marchés monétaires des devises.
Ainsi, outre le change:
-Ce sont eux qui empruntent sur les marchés les
devises que la banque prête aux clients.
-Ce sont eux qui prêtent sur les marchés les devises
que les clients déposent à la banque.
Les cambistes sont ainsi considérés comme des
commerçants. Ils ont la responsabilité depuis leurs poste de travail dans la
salle des marchés- de coter les clients, de leur dire à quel prix la banque est
disposée à leur acheter, leur vendre, leur emprunter ou leur prêter les
devises.
Un cambiste en tant que commerçant:
* Fixe les prix
à la clientèle (il cote).
* Décide du
niveau de stock de devises qu’il pense devoir conserver et dans quelle mesure
cela représente pour lui un risque.
* Décide quand
il doit se fournir en devises sur le marché ou au contraire y reverser un excédent.
En tant que commerçant, tout cambiste se doit de
générer des profits. Il doit à cet effet, acheter bon marché et vendre cher,
tout en veillant au respect naturellement de règles et d’une éthique
professionnelle rigoureuse. D’où la devise du cambiste « Buy low, sell
high ».
6- Règlement (ou dénouement):
Le dénouement suit la réalisation de la transaction.
Il consiste en l’échange des fonds entre la banque qui vend et la banque
qui achète.
7-Dates de valeur:
Le « marché des changes » instauré par la
B.C.T étant au comptant, l’usage international (et celui imposé par la B.C.T)
veut que les opérations au comptant (ou spot) aient une échéance à deux
jours ouvrables acceptables.
On doit, prendre en considération les jours
ouvrables des centres financiers des pays dont les monnaies sont à échanger et
non les jours ouvrables des pays où sont implantées les parties contractantes
(donc il ne s’agit pas uniquement des jours ouvrables en Tunisie).
Cependant, rien ne nous empêche d’effectuer des
opérations avec une date de valeur inférieure à deux jours. Cet arrangement
entraîne la facturation d’intérêts et de coût de traitement. Ces coûts
supplémentaires qui ont été engagés à la demande de la contrepartie, devront
être corrigés par ajustement du taux de change.
8-Clients directs:
On appelle clients directs, les clients qui passent
directement par la « salle de change » pour effectuer leurs
opérations de change.
9-clientèle
standard :
Ce sont les clients dont les ordres sont transmis et
regroupés à la salle de marché, par l’intermédiaire d’un service de
centralisation et qui sont traduit en un besoin de trésorerie.
2-
Organisation générale:
2-1 Les fonctions d’une salle des marchés:
Les salles des marchés remplissent au sein de leur
banque cinq fonctions principales:
¨ La
connaissance et la comptabilisation des positions.
¨ Les paiements
auxquels donnent lieu les transactions.
¨ Le service de
la clientèle d’entreprise.
¨ La gestion des
positions de la banque.
¨ La recherche
de profits sur les marchés (arbitrages et spéculation).
Les deux premières fonctions, principalement
administratives, relèvent de l’autorité des backs offices. Les trois dernières
quand à elles sont du domaine du front offices.
2-2 Structures:
Ainsi la « salle des marchés » est
structurée comme suit:
-Un front
office: constitué par l’ensemble des opérateurs cambistes (ou dealers)
-Un middle
office:
à compléter
-Un back
office: chargé du contrôle et du traitement administratif des
opérations.
3- Missions
et attributions:
3-1
Missions:
la « salle des marchés » admet pour
mission d’effectuer, pour le compte de la banque et de ses clients , les
opérations de change au comptant et à terme sur le « marché des
changes » instauré par la circulaire de la B.C.T N°94-01 du 1er Février
1994 et N° 97.
3-2
Attributions:
3-2-1 Front office:
Le front office, connu sous le nom de dealing room
ou trading room, regroupe dans une ambiance assez bruyante et animée, les
cambistes des différents marchés.
Les attributions du front office consistent exclusivement
à:
* Exécuter les
opérations sur le « marché des changes » à savoir conclure des
transactions avec les intermédiaires agrées et les clients directs de la
« salle des marchés » dans les conditions définies par les
circulaires de la B.C.T.
* Fixer les
« cours fixing », càd cours applicables à la clientèle de la banque
autre que celle qui intervient directement dans la salle des marchés.
Les cambistes ne sont donc pas autorisés à passer
des écritures comptables ni à effectuer des règlements.
Le front office doit être organisé de façon à permettre de mieux dégager des synergies et
de générer des arbitrages utilisant plusieurs marchés.
3-2-2 Le middle office:
à compléter
3-2-3
Le back office:
Le back office réalise la majeure partie du
traitement administratif des opérations.
Il admet pour attribution:
* Assurer la
centralisation des achats et des ventes de devises de la clientèle.
* Arrêter en
début de journée, la position de la banque par devise.
* Contrôler les
opérations effectuées par le front office.
* Assurer
l’administration des opérations (édition des confirmations aux
contreparties...)
* Donner les
instructions de règlement nécessaires.
* Fournir les restitutions
à la B.C.T et le reporting interne de la banque.
* Produire les
écritures comptables à l’intention de la direction du contrôle réglementaire et
comptable.
Deux notions s’avèrent essentielles pour comprendre
les opérations en devises:
La position de change qui mesure le risque de
change, et la position de trésorerie qui mesure les disponibilités en devises.
Nous allons d’abord nous intéresser à la première
notion à savoir la position de change.
II-Position
de change:
1-Définition:
La position de change en une devise donnée est
définie comme étant le solde des avoirs en cette devise résultant des
opérations d’achat et/ou de vente au comptant et à terme en cette devise contre
des dinars sur le marché des changes.
Une position de change est qualifiée de longue,
lorsque les avoirs excédent les engagements; elle est cependant qualifiée de
courte lorsque les engagements excédent les avoirs.
2-
Détermination:
La position de change globale toutes devises
confondues est égale à la somme des contres valeurs en dinars des positions de
change par devise.
3- Règlement:
Lorsque les banques ( et c’est donc le cas de la
Tunisie) ont le droit d’effectuer des opérations de change, les autorités
monétaires tiennent souvent, pour éviter tout risque de débordements
spéculatifs, à réglementer les positions de changes qu’elles peuvent prendre.
Elles en limitent l’ampleur:
- par le
contrôle de leur volume maximum
Et- par la fixation d’une limite de perte maximum
La lutte contre la spéculation n’est pas la seule raison
d’être de ces limitations.
Elles visent à protéger les banques elles-mêmes
contre le danger de pertes excessives qui pourraient compromettre leur
solidité.
Règles
prudentielles pour surveillance de la position de change:
-Les positions de change des banques en Tunisie sont
soumises à des règles:
¨ Aucune
position par devise ne peut excéder un montant supérieur à 10% des fonds
propres nets.
¨ La position
globale (toutes devises contre dinar) ne peut excéder 20% des fonds propres
nets.
¨ Limite de
perte 3% de la position ou 200000 Dinars.
-Les banques doivent cependant se munir d’un système
de gestion qui obéit à des règles précises:
¨ Séparation du
front office et du back office.
¨ Système de
tenue instantané des positions et de rendu des résultats.
¨ Obligation de réévaluation
quotidienne au cours de référence banque centrale de 16H. Les circulaires
d’application prévoient une réévaluation aux dates d’arrêtés mensuels.
Exemple
d’une position de change:
Il s’agit d’un exemple simplifié de la devise dollar des USA.
Un établissement à une instante t, peut avoir la
position suivante:
|
Actifs
|
Passifs
|
|
Actifs 6 000 USD
|
Passifs 4 500 USD
|
|
Achats à terme 500 USD
|
Vente à terme
1 000 USD
|
|
6 500 USD
|
5 000 USD
|
Les avoirs nets s’élèvent à 1000 USD (on dira que
notre position est longue, car les actifs sont supérieur aux passifs).
Prenons un cours de référence de 1.1645 DT pour 1$,
et pour une variation de 1%, nous aurons:
|
Cours
|
Montants
|
Contre-valeur
|
Ecart
|
|
1.152855
|
1 000 USD
|
1 152,855
|
-11,645
|
|
1.1645
|
1 000 USD
|
1 164,5
|
0
|
|
1.176145
|
1 000
USD
|
1
176,145
|
+11,645
|
Une variation de 1% du cours de la devise aura une
incidence de 11.645 DT sur le résultat de l’établissement. Soit un gain de
11.645 DT en cas de variation à la hausse, et une perte de 11.645 DT en cas de
baisse.
Les risques encourus sur le marché pour la gestion
des positions sont au nombre de quatre:
· Risque de taux
· Risque de
liquidité
· Risque de
contrepartie
· Risque de
change
1- Risque
de taux:
Le risque de taux est longtemps resté au second plan
des préoccupations des trésoriers d’entreprises car la volatilité des taux
était faible au regard des fluctuations des cours de change.
Cependant, la concurrence accrue entre les
entreprises dans des économies en crise nécessite la recherche permanente des
ressources les moins chères et des emplois les plus rémunérateurs.
Les banques structurellement prêteuses et
emprunteuses, étaient sensibilisées à ce problème depuis longtemps. En effet,
le risque de taux représentait pour elles, non seulement un coût d’opportunité,
mais également une possibilité de pertes réelles.
1-1 Le risque de taux pour un emprunteur :
Le risque peut porter sur une ressource immédiate ou
future:
· Ressources
immédiates:
Une société qui emprunte à taux fixe se trouve
exposée à une perte de compétitivité, en cas de baisse des taux, vis à vis d’un
concurrent qui emprunte plus tard ou à des taux variables.
En revanche, si elle choisi d’emprunter à taux
variables, elle se trouve exposée à la hausse des taux.
· Ressources
futures:
Une société qui doit emprunter dans l’avenir,
redoute une hausse des taux qui augmenterait le coût de ses ressources futures.
1-2 Le risque de taux pour un prêteur:
La position d’un prêteur est opposée à celle d’un
emprunteur.
· Emplois
immédiats:
Un prêteur à taux fixe est exposé à un coût
d’opportunité en cas de hausse de taux, voire à une perte réelle s’il doit se
refinancer. Un prêteur à taux variable redoute la baisse des taux qui diminue
ses revenus.
· Emplois
futurs:
Un trésorier qui est certain de disposer de
liquidités à placer dans l’avenir, redoute une baisse des taux qui diminuerait
ses revenus futurs.
1-3 Le
risque de taux pour les banques:
Les banques dans leur rôle d’intermédiaires
financiers à la fois collecteur d’épargne et prêteurs, sont particulièrement
exposées au risque de taux.
En effet, le solde entre le coût des ressources et
les revenues tirés des emplois, doit non seulement être positif mais également
assurer un produit net qui leur permettra de payer leur frais de
fonctionnement.
Le risque de taux pour les banques survient dès que
celles-ci ne mettent pas en face de leurs emplois des ressources aux
caractéristiques similaires.
Prenons par exemple le cas où elles refinancent à
taux variable un prêt à taux fixe (position à la baisse des taux) ou si elles
utilisent des ressources à court terme
pour refinancer des emplois à long terme. On parle alors de « mis match »;
Dans ces exemples, les banques sont exposées à un
risque de liquidité.
2-Risque de
liquidité:
Le risque de liquidité se traduit dans
l’impossibilité de se dessaisir d’un emploi (actif) ou de trouver une ressource
(passif) sans supporter une perte importante.
Pour un emprunteur, le risque de liquidité réside dans la
difficulté de trouver du crédit, dans le cas où un encadrement sévère du volume
de monnaies est pratiqué, soit par un renchérissement important du coût des
ressources si les autorités monétaires laissent monter les taux pour décourager
les demandes de crédit.
Pour un prêteur, le risque de liquidité se trouve
dans l’impossibilité de liquider un actif avant son terme.
Il advient qu’une bonne liquidité est une condition
indispensable au développement d’un marché où l’importance des fluctuations
impose que chacun des participants puisse à tout moment se saisir ou se dessaisir
d’un actif.
3- Le
risque de contrepartie:
Ce risque consiste en la possibilité de voir une
contrepartie de marché se soustraire à ses obligations.
On peut identifier trois types de risque de
contrepartie:
- sur la clientèle
- sur les banques
- sur les pays
3-1 Contrepartie clientèle:
La plupart des opérations de marché traitées par les
banques avec leur clientèle fait l’objet d’une couverture, càd d’une opération
similaire mais en sens inverse sur le marché.
Le non respect d’un engagement pris par le client
peut conduire la banque à supporter un
risque. Ce dernier est appelé « risque de variation de cours ».
En outre, vient s’ajouter le « risque de
livraison »; risque traditionnel de crédit adapté aux produits de marché
(change à terme, avance en devises).
Pour limiter ces deux risques, les banques fixent
des enveloppes par client et par produit.
3-2 Contrepartie bancaire:
La contrepartie bancaire est différente de celui de
la clientèle, au sens où la notion de service n’existe pas.
Les relations entre banques sont essentiellement des
relations de marché. Le risque réside dans le fait qu’une contrepartie bancaire
ne respecte pas ses obligations.
Les opérations avec les banques sont souvent
réalisées pour des périodes très courtes mais le risque encouru est cependant
plus grand, en raison des montants considérables des opérations interbancaires
et de l’effet amplificateur que peut entraîner la défaillance d’une grande
banque.
3-3 Risque pays:
Ce risque réside dans l’insolvabilité potentielle
d’un état et de son système bancaire, que ce soit pour des raisons économiques
ou politiques.
Les banques de leur côté fixent des
« enveloppes pays » représentant l’engagement maximal qu’elles
acceptent de prendre sur un pays donner.
4-Le risque
de change:
Le risque de change peut se définir comme étant
l’incidence, sur le patrimoine et les résultats, de la variation des cours des
monnaies étrangères. Techniquement, ce risque est mesuré par la position de
change.
Toutes les opérations en devises ne génèrent pas
nécessairement un risque de change. De même, un flux en devises ne génère pas
nécessairement un risque de change.
En effet, une opération en devises génère un risque
de change uniquement lorsqu’elle modifie nos avoirs nets (ou notre position de change).
Toute entreprise appelée à acheter ou à vendre une
autre devise que celle de son bilan est en risque de change.
Un emprunteur prend le risque de voir s’apprécier la
devise de libellé de son emprunt et de devoir rembourser à l’échéance un
capital plus important que celui qu’il a emprunté, ce qui en renchérit le coût.
On dit ainsi qu’il est en position courte.
A l’inverse, un prêteur prend le risque de voir se
déprécier la devise de libellé de son prêt, ce qui aurait pour effet de
diminuer le rendement attendu de celui-ci. On dit alors qu’il est en position
longue.
A-
Opérations commerciales:
Tout importateur ou exportateur lié par un contrat
dont la monnaie de facturation n’est pas la sienne encourt un risque de change.
Le coût de l’importation dépend du cours de la
monnaie de facturation pratiqué au moment du règlement.
En général, le risque d’une hausse du cours de la
monnaie de facturation entre la commande et le paiement est un risque de perte
pour l’importateur.
En effet, le calcul économique de l’importateur a
été effectué au moment où la commande a été faite, en tenant compte du cours de
la devise à cet instant.
Toute hausse de la devise majore le prix de revient
et réduit la marge bénéficiaire de l’importateur (et vice versa).
L’exportateur quand a lui, occupe une position
symétrique.
B-
Opérations financières:
Dès lors qu’un agent économique a pris la décision
de réaliser une opération financière d’un montant nominal précis dans une monnaie
autre que la sienne, il se trouve dans la même position que l’importateur ou l’exportateur
selon qu’il est appelé à effectuer une dépense ou encaisser une recette- dont
les situations viennent d’être considérées.
Cette observation s’applique en particulier aux
prêts internetionaux jusqu’à leur échéance.
Si le prêt est conclu dans la monnaie du prêteur,
l’emprunteur sera pénalisé par une hausse de cette monnaie survenant entre la
conclusion et le dénouement du prêt.
Dans un prêt libellé dans la monnaie de
l’emprunteur, le prêteur court le risque de voir baisser le cours de la monnaie
en cause entre la remise des fonds et le remboursement. Le choix d’une monnaie
tierce permet parfois de répartir les risques entre les deux parties.
Conclusion:
L’activité internationale d’une entreprise doit
faire face constamment aux quatre risques que nous avons développés ci-dessus.
Cependant, une même opération peut englober
plusieurs risques en même temps.
Dans ce rapport nous allons nous intéresser à la
gestion du risque de change.
L’élimination
du risque de change:
L’objet d’une entreprise commerciale ou industrielle
n’est évidemment pas de spéculer sur les cours des devises et par conséquent de
rechercher à réaliser un bénéfice de change. L’entreprise chercherait donc à
réaliser une marge commerciale.
Le plus grand risque que peut courir une entreprise
serait de perdre sa marge commerciale ou de réaliser des opérations à perte ce
qui compromettrait son équilibre financier voire même son existence.
Dans les relations internationales, chaque opérateur
cherche à se placer s’il le peut dans la position monétaire la plus
avantageuse. Il en est ainsi en particulier pour le choix de l’étalon
monétaire: monnaie de facturation, monnaie de prêt...
Pour se prémunir contre ce risque de change, la
réglementation Tunisienne a prévu à cet effet des pratiques et techniques lui
permettant de diminuer voir même d’éliminer le risque de change.
Pour le cas de la Tunisie, nous en retiendrons cinq
seulement qui sont permis actuellement par la réglementation des changes en
vigueur:
ÞFacturation en
monnaie nationale.
ÞLes achats et
ventes de devises à terme.
ÞLes
acceptations bancaires (export).
ÞLes options
d’achat de devises.
ÞLes comptes
professionnels en devises.
De ces 5 pratiques, nous allons axer notre analyse
sur les deux techniques les plus pratiquées par la salle des marchés à savoir:
ÞLes achats et
ventes de devises à terme.
ÞLes options
d’achat de devises.
1- Le
contrat à terme:
Une entreprise commerciale ou industrielle dont le
but n’est pas d’anticiper sur les cours de change (spéculation) et désirant
garder une position de change fermée a la possibilité de se « couvrir à terme »
contre le risque de change, afin de:
- Conserver sa marge commerciale.
-Eviter des opérations à perte.
-Préserver son équilibre financier.
Principe:
Dans une opération de change à terme, le cours est
fixé lors de la conclusion du contrat de change à terme mais le dénouement se
fait à l’échéance du règlement, date fixée définitivement le jour de
l’opération de change à terme.
Ainsi, acheter aujourd’hui des francs français (FRF)
à 3 mois revient à:
¨ S’entendre sur
le montant de l’opération.
¨ Fixer le cours
qui sera appliqué dans 3 mois.
¨ Payer la
contre valeur en dinars et recevoir le montant des FRF achetés.
¨ Une opération
de vente de devises à terme est en tout point symétrique à une opération
d’achat du même type.
Achat et vente de devises à terme suivant la
réglementation des changes Tunisienne:
Le contenu des circulaires BCT n°87-08 du 05-2-1987,
n°89-24 DU 07-8-89 et N°93-13 du 09-9-93 peut être résumé comme suit:
Pour leurs contrats (factures) libellés en:
-Franc Français
-Deutsch Marks
-Dollar US
-Livres Sterling
-Florins Hollandais
-Francs Belges
-Lires Italiennes
REMPLACEE PAR LA DEVISE EURO
Et de manière générale les devises cotées à terme
par la BCT, les opérateurs (importateurs et exportateurs et prestataires de
services rendus à des non résidents) peuvent se couvrir contre les risques de
change.
Ils peuvent se garantir un cours donné et éviter
ainsi les fluctuations imprévisibles à la hausse ou à la baisse des devises
cotées à terme par la BCT.
Couverture de change à terme:
Les opérations de change à terme sont possibles
pour:
- les
paiements à terme des transactions sur marchandises (importation ou exportation de marchandises par des
résidents).
- Le produit
en devises des services rendus à la clientèle non résidente par les
prestataires de services.
Les achats et ventes à terme portent sur des
montants supérieurs ou égaux à l’équivalent en devises de 10000TND.
Toutefois, les tolérances sont possibles pour des contre-valeurs
légèrement inférieures à 10000 TND.
Les achats et ventes à terme portent sur les monnaies
qui sont cotées à terme par la BCT à savoir:
-Dollar
US (USD)
-Franc Français (FRF)
-Mark Allemand(DEM)
-Livre Sterling (GBP)
-Florin Hollandais (NLG)
-Franc Belge (BEF)
-Lire Italienne (ITL)
REMPLACEE PAR LA DEVISE EURO
La durée de couverture à terme:
· A
l’exportation:
La couverture peut être constitué pour les ventes à
terme d’une période maximum de 9 mois.
· A
l’importation:
La couverture admet pour délai maximum pour les
achats à terme de 12 mois.
La période de couverture doit correspondre à
l’échéance prévue pour le règlement.
L’achat et la vente de devises doivent s’effectuer:
-Auprès de la banque domiciliataire du titre de
commerce extérieur.
-A partir de la date de domiciliation pour la
couverture des importations/exportations de produits prohibés.
-A partir de la date de conclusion du contrat
commercial pour la couverture des importations/exportations de produits libres.
-Pour toute annulation, qu’elle soit automatique ou
demandée par l’opérateur, celui-ci aura à supporter la perte de change
éventuelle découlant de la différence entre le cours à terme et celui au
comptant en vigueur le jour de l’annulation.
Exemple
pratique d’un contrat à terme:
Le 1-07-2000, un client C vend à terme 508
167,00 USD. L’échéance de cette vente à terme est le: 31-08-2000.
Le cours à terme pratiqué est de 1.1717 USD/TND.
Côté
banque:
La banque B
achète à terme les 508 167,00 USD au client contre les TND.
Opération de couverture:
-Change au
comptant:
Vente des 508 167,00 USD
Cours au comptant: 1.17
Contre valeur: 594 555,390
-Dépôt:
* Monétaire
dinar:
Prêt de 594 555,390
Date valeur: 03-07-2000
Echéance: 31-08-2000
Nombre de jours: 59 jours
Taux d’intérêt: 6.70%
Montant intérêt:6528.548
* Monétaire
devises:
Emprunt de 508 167,00 USD
Date de valeur: 03-07-2000
Echéance: 31-08-2000
Nombre de jours:59 jours
Taux d’intérêt:5.8125 %
Montant intérêt: 4840,82
2- Les
options d’achat de devises:
Depuis la publication au journal officiel du 3
Février 1989, de l’avis de change du Ministère des Finances et la parution de
la circulaire de la banque centrale n°89-08 du 6 Mars 1989; une nouvelle
technique de gestion du risque de change financier prend place en Tunisie. Il
s’agit de ce qu’on appelle des options d’achat de devises utilisées pour
couvrir le risque de change résultant des opérations de remboursement des
emprunts libellés en devises régulièrement contractés par des résidents et du
paiement des intérêts y afférents.
2-1
Définition:
L’option sur devises est un contrat de couverture du
risque de change qui confère au porteur de la dite option, le droit d’acheter
ou de vendre pour des périodes renouvelables allant de 3 à 12 mois, un montant
déterminé de devises contre dinars à un cours fixé d’avance appelé prix
d’exercice et pendant une période donnée.
Il existe cependant deux types d’options:
-L’option
d’achat (call): elle confère à son porteur le droit d’acheter une
certaine quantité de monnaie étrangère à un coût fixé à l’avance (prix
d’exercice).
-L’option
de vente (put): elle confère à son porteur le droit de vendre une
certaine quantité de monnaie étrangère à un cours fixé à l’avance.
2-2
Caractéristiques:
- L’option sur devises:
L’option sur devises est négociable et fait l’objet
de transactions sur les marchés des options. Elle offre une protection contre
une évolution défavorable des cours (moyen de couverture de change) tout en
permettant de tirer profit d’une évolution (moyen de spéculation).Elle permet
aussi de connaître à l’avance le coût maximum de l’opération.
- La perte maximum que peut encourir l’acheteur
d’une option se limite au montant de la prime payée à la conclusion du contrat.
2-3
Pratique en Tunisie:
L’option d’achat sur devises s’est instituée le
03-02-1989. L’achat de cette option se fait auprès de la BCT par l’entremise
des intermédiaires agrées. Il s’agit d’un contrat dont la durée maximum est
d’un an. Cependant il existe une
possibilité d’octroi de délais plus longs ou de prorogation sur accord de la
BCT.
La monnaie de couverture est celle du contrat de
crédit qui doit être l’une des monnaies déterminées par la BCT à savoir: soit
le Dollar US ou l’EURO
Le cours applicable à la couverture est le cours comptant
à la date de souscription du contrat d’option. La prime est déterminée selon
les taux fixés quotidiennement par la BCT pour chaque devise selon les
différentes durées d’options offertes.
Les Swaps:
A-les swaps
d’intérêts:
Ce type de swap est parmi les dernières innovations du
marché des changes. La technique des swaps d’intérêts constitue certainement un
des développements les plus remarquables.
Plus fondamentalement, cette nouvelle technique
accentue l’intégration des différents compartiments du marché des changes
(financier, monétaires ...) et élargi l’éventail des options disponibles pour
ses utilisateurs: emprunt, prêt, couverture et arbitrage de position.
1-Les
techniques des swaps d’intérêts:
Un swap d’intérêt consiste en un échange entre deux
cocontractants d’un flux d’intérêts fixes contre un flux d’intérêts variables
portant sur la même devise et calculés d’après un capital, que l’on appelle montant
notionnel.
L’usage des swaps d’intérêts exige la plus grande
clarté possible quant à la terminologie employée. On parle toujours, à ce
propos, de payeur de taux fixe (respectivement receveur de taux variable).
Les intermédiaires, les banques en particulier, ont
souvent l’habitude de représenter les mouvements de flux d’intérêts par de
simples cases et flèches, ceci afin d’éviter tout risque d’erreur; par exemple:
Variable Variable
A: Payeur de taux fixe et
receveur de taux variable.
B: Receveur de taux fixe et
payeur de taux variable.
La Banque agit en tant que Broker entre Aet B.
Cependant, il n’y a pas, à priori, de règles
précises pour le décompte des intérêts. Il est par conséquent de la première
importance de tout préciser, et naturellement de se mettre d’accord, pour
éviter toute surprise au moment des échanges de paiement des intérêts.
B- Les
swaps de devises :
1-Les techniques de swap de devises:
Quelle que soit la nature du swap de devises,
celui-ci se ramène toujours à un échange entre deux contreparties d’un taux
(fixe ou variable) dans une monnaie, contre un taux (fixe ou variable) dans une
autre monnaie.
Toute opération de swap de devises comportera donc
les trois étapes de base suivantes:
a- Au début de la transaction:
Échange du principal à un cours de change convenu par
les cocontractants.
b- En cours d’existence:
Les contreparties s’échangent les paiements des
intérêts déterminés d’après le cours retenu au départ.
c- A l’échéance:
Il y a ré échange des montants en principal (au
cours du début).
Le résultat de ce swap aura été finalement de
permettre la conversion effective d’une dette contractée dans une devise A à un
coût X (= taux offert sur A) en une dette libellée dans une autre devise B à un
coût Y nécessairement différent (taux offert sur B).
Le swap de devises, de par sa construction même,
permet de tirer parti de différentiels de taux d’intérêts sur les devises grâce
aux multiples flux d’intérêts échangés durant la vie de l’opération.
En outre, le marché des swaps de devises présente
deux autres atouts:
* Economie de
coût:
Le swap de devises permet, en effet, aux
contreparties d’arbitrer leur coût relatif d’accès aux marchés, exactement
comme en matière de swaps d’intérêts. En clair, swaper des devises peut
entraîner un effet de levier significatif se traduisant par un abaissement du
«prix du ticket » à payer pour prendre pied sur un marché où, à priori,
l’entrée est plus difficile.
Remarque : Pour plus de détail sur les SWAP de change
voir ma note 01/1999.
* Facilité d’accès
au marché international des capitaux:
Le marché des swaps de devises donne aux entités la
possibilité d’accéder à des compartiments du marché international des capitaux (et
y lever des fonds) qui leurs seraient, autrement fermés.
Par conséquent, l’usage de cette technique rend plus
étanche chaque marché; elle contribue ainsi au renforcement de l’intégration
des marchés financiers internationaux.
Les swaps de devises offrent une flexibilité
remarquable de même que la possibilité d’opérer sur des échéances plus longues
que celles traitées habituellement sur les marchés , en fait un outil de
gestion de la dette unique en son genre.
2- Marché des swaps de devises:
Ce marché est le plus ancien, mais aussi le plus
créatif des secteurs composant le marché des swaps.Sa taille est plus limité
que celle des swaps d’intérêts.
C- Swap de
change:
Le swap de change est une double opération de change
simultanée. En effet, il se matérialise par une opération de change au comptant
associée à une opération de change à terme de sens inverse, réalisées avec la
même contrepartie.
Entre les deux dates, il n’y a pas d’échange de flux
d’intérêt.
La durée de ce type d’opération est en général
inférieure à un an. Les raisons qui plaident pour le développement de cet
instrument sont nombreuses. Nous en citons les plus importantes:
- Une meilleure sécurité et une moindre consommation
des fonds propres.
- Une rentabilité accrue grâce à la possibilité de
se procurer des fonds a meilleur marché.
Afin de mieux comprendre les opérations de swap de
change, nous prenons l’exemple suivant:
Le 08/01/2000, un client C sollicite la salle des
marchés de la banque B pour un financement en USD d’un montant de 2
Millions sur 3 mois, valeur j+2.
Les avoirs de la banque B dans cette devise
ne pouvant couvrir ce financement, alors qu’elle dispose de EUR en volume
suffisant, la salle des marchés décide de faire un swap de change avec une
banque B1, lui permettant de recevoir au comptant 2 Millions USD contre
les EUR déposés sur ses livres.
Cette opération de swap s’assimile aux opérations
suivantes:
1) La banque B achète au comptant contre des
EUR, 2 Millions USD auprès de la banque B1,
2) La banque B vend à terme contre des EUR, 2
Millions USD à la banque B1;
Pour La banque B cela revient à:
Au
comptant:
Achat Cours Vente Valeur
2 000 000 USD 1,030 2 060 000 EUR 10/10/2000
A terme:
Achat Cours Vente Valeur
11 730 800 FRF
5,8654 2 000 000 USD 10/10/97
Echéance
02/03/98
Prêt/Emprunt:
Prêt Taux Valeur Echéance
2 000 000 USD 5,6825 10/10/2000 02/03/2001
Emprunt Taux Valeur Echéance
2 060 000 EUR
3,4375 10/10/2000 02/03/2001
En résumant:
A la date de départ


USD
USD
EUR
A la date d’échéance (après 3 mois):


EUR
USD
La gestion
de la trésorerie:
Les « mis
matches »:
En saine gestion de trésorier, tout octroi de crédit
par une banque doit donner lieu à la constitution, dans une certaine
proportion, d’un dépôt (les crédits font les dépôts).
Cependant, en pratique, il se peut qu’emplois et
ressources ne coïncident pas exactement. Cette non juxtaposition s’appelle un
« mis match » de trésorerie. Il est dû soit à un décalage de flux,
soit à un décalage de durée. Plus une banque est active sur les marchés des
changes, plus les mis matches sont importants et donc, plus grand sont les
risques qu’un retournement du marché mette la banque en difficulté.
Dans la pratique, les professionnels sont tellement
conscients de ce problème qu’ils l’isolent, en gérant ces décalages parallèlement
à leurs activités de trésorerie traditionnelles.
La
liquidité:
Le banquier ainsi que n’importe quel prêteur pris
dans une même situation, peut être soumis à un risque d’insolvabilité. Ce
risque correspond à la notion de « sécurité » des crédits.
En revanche, le problème de la «liquidité »
semble spécifique aux institutions financières; il trouve son origine dans le
«risque d’immobilisation ».
Le risque
d’immobilisation naît au moment où le crédit est consenti et persiste pendant
toute la durée de ce crédit, même si son remboursement ne paraît pas devoir faire de doute à
l’échéance qui a été convenue.
En effet, il faut se rappeler que ce qui distingue
le banquier de tout autre prêteur, réside dans la nature des fonds prêtés; les
moyens de paiement avancés par le banquier ne lui appartiennent généralement
pas; ils proviennent pour la plupart de dépôts dont la propriété appartient à
des tiers.
Ces derniers, peuvent en effet, en demander à tout
instant le remboursement: le risque
d’immobilisation consiste donc pour le banquier à se trouver dans l’obligation
de faire face au retrait des dépôts alors qu’il les a utilisés pour consentir
des crédits, même très sûrs, à des emprunteurs.
Le risque d’immobilisation s’avère ainsi un risque
exclusif à la banque et tout l’art de celle-ci consiste à concilier cette nécessité
de réduire au minimum le risque d’immobilisation, autrement dit de se
réserver la possibilité de faire face aux retraits de dépôts sans délai,
avec une distribution aussi large que possible de crédits répondant aux besoins
des entreprises et des particuliers.
A première vue, pour aboutir à une telle conciliation
(de ces deux notions), il faudrait qu’il y eût un parallélisme entre la durée
des crédits et celle des dépôts; mais les dépôts sont généralement « à
vue » ou à court terme alors que les besoins des affaires portent plutôt
sur une période dont le minimum est de quelques jours mais qui plus couramment
est de l’ordre de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Le problème paraît insoluble. Or le banquier
utilise, pour réduire ou éliminer le risque d’immobilisation, plusieurs
techniques. Celles-ci se rapportent aux ressources bancaires mais également
dans une certaine mesure aux crédits accordés.
1-La politique générale de liquidité:
Nous savons que les principales ressources des
banques étaient constituées par leur dépôts, par leurs fonds propres et enfin
par le recours au financement (marché interbancaire et banque centrale).
Nous allons examiner ces trois sources de fonds sous
l’angle du risque d’immobilisation et de la liquidité.
Recherche
des dépôts:
Chaque fois que la banque consent un crédit, elle
crée un dépôt. Le risque d’immobilisation apparaîtra lorsque le bénéficiaire du
crédit utilisera ce dépôt^t «primaire», dont la substance ira se déposer dans
un autre établissement bancaire ou «fuira» en billets; c’est ce remboursement
du dépôt primaire qui forcera la banque à retrouver sa «liquidité», en fait à
trouver la monnaie banque centrale nécessaire à couvrir ces «fuites».
La recherche d’une part du marché des dépôts aussi
substantielle que possible est donc, pour la plupart des banques, le premier
élément de leur politique générale de liquidité. Ceci explique la démarche vers
l’ouverture de nombreux guichets bancaires et la bancarisation quasi générale
des agents économiques au cours des trente dernières années.
Cette démarche a été également favorable- au moins
dans un premier temps- sur le plan de rentabilité.
- La
recherche de dépôts stables:
Dans la masse des dépôts reçus, la banque
s’efforcera de développer les dépôts stables (dépôts sur livret, d’épargne, à
terme, dons de caisse), par rapport aux dépôts à vue.
Si, sur le plan de la rentabilité, cette politique
est moins favorable, elle assure sur le plan de la liquidité, une permanence
des ressources dont le remboursement ne risque pas d’être demandé inopinément.
Ces dépôts stables permettent ainsi de s’engager,
sans aggraver le risque d’immobilisation ou d’illiquidité, dans des crédits
plus longs et en principe plus rémunérateurs.
Les pouvoirs publics sont assez favorables à cette
politique qui stabilise l’épargne liquide et l’on encouragée par diverses
mesures.
b- Fonds
propres et ressources à longs termes:
Les banques s’efforcent d’élargir leur assise
financière et leur liquidité, avec l’appui des pouvoirs publics, en développant
leur fonds propres et leurs emprunts à longs termes sur le marché financier
(émission d’obligations et d’autres titres).
Il importe de rappeler le caractère indicatif et
éventuellement obligatoire du « coefficient de liquidité » mais
surtout du ratio de « solvabilité » qui vise à accroître le volume
des fonds propres par rapport au total des risques pondérés.
c- Le refinancement:
La politique de liquidité implique également, et
surtout peut-être, des mesures à l’égard des crédits consentis qui ouvrent les
portes de la troisième catégorie de ressources: le refinancement en cas de
besoin sur le marché interbancaire et auprès de la banque centrale.
Dans le marché de création monétaire, en effet, nous
nous souvenons que c’est par ce mécanisme que les banques sont en mesure de
parer aux risques d’illiquidité que suscitent les fuites nettes vers les autres
institutions financières et vers la circulation en billets.
Il faut donc que la banque soit en mesure de
« mobiliser », càd de transformer en monnaie, les créances qu’elle a
sur sa clientèle, soit sous forme d’avances ou de découvert, soit sous forme
d’effets de commerce. Elle cédera ses créances à concurrence de ses besoins de
trésorerie à un confrère pourvu de disponibilités et regarnira ainsi ses
caisses.
· Ainsi donc le
banquier à court de disponibilités, pour faire face à ses propres échéances et
notamment au retraits de dépôts, peut, par la mobilisation, trouver des
concours auprès de ses confrères. Ces derniers peuvent se dérober, être en face
de problèmes identiques qui leur interdisent de se démunir de leurs liquidités
ou encore chercher à abuser de la gêne momentanée d’une banque à court d’argent
pour lui faire payer très cher leur appui.
· C’est ici
qu’apparaît l’institut d’émission dont l’une des principales fonctions
économiques est précisément d’assurer la mobilisation sur des bases normales.
Elle émet de la monnaie légale contre des effets
remplissant les conditions d’éligibilité statutaires. Il est en mesure de
répondre aux besoins de mobilisation des banques. Le système peut donc
fonctionner dans la sécurité et donne ainsi à l’institut d’émission un puissant
instrument de régulation monétaire.
La gestion
de la trésorerie d’une banque:
Gérer la trésorerie d’un établissement bancaire
revient en fait à prendre en compte simultanément toutes les contraintes et
préoccupations de liquidité précédemment décrites. Ce qui consiste à assurer
quotidiennement les règlements nécessaires en monnaie banque centrale tout en
respectant les obligations réglementaires et légales auxquelles la banque est
assujettie.
Ce qui revient à dire que la gestion de trésorerie
consiste à:
- assurer à
tout moment le financement des activités de la banque.
- placer
les excédents de fonds
Et - gérer le bilan.
La trésorerie, doit, en effet être gérée en fonction
des évolutions prévisibles de ses composantes.
Dans la pratique, le trésorier doit:
Þ Prévoir autant que possible l’évolution de la
trésorerie nette quotidienne et procéder à des opérations d’anticipation et de
prévision.
Þ Assurer, dans le respect de la
réglementation, les soldes créditeurs nécessaires à ce compte ou placer les
soldes créditeurs excédentaires, dans les conditions financières les plus
avantageuses.
1- Prévoir la trésorerie nette quotidienne:
Pour chaque jour ouvrable, le trésorier devra
prévoir, aussi longtemps à l’avance que possible, les entrées et les sorties de
fonds à la BCT.
Parmi les entrées, il faut noter:
· les soldes
créditeurs de compensation,
· les
augmentations de capital ou émissions d’obligations par la banque,
·
les cessions de devises clientèle sur le marché des
changes,
· le reflux de
billets en début de semaine ou de mois,
· le
remboursement à l’échéance de bons de trésor en comptes courants ou de titres
détenus par la banque ou sa clientèle, etc.
Parmi les sorties:
· les soldes
débiteurs de compensation,
· les
souscriptions de titres divers ou les prises de participation par la banque ou
sa clientèle,
· les
remboursements à l’échéance de titres émis par la banque,
·
les achats de devises pour le compte de sa
clientèle,
· les sorties de
billets en fin de semaine ou de mois, etc.
En effet, toutes ces opérations seront traduites par
des débits ou des crédits en compte à la BCT et détermineront un solde
quotidien qui pour l’instant à titre prévisionnel- pourra être débiteur ou
créditeur.
Sur la base de ce solde prévisionnel, le trésorier
va se fixer un solde « idéal » qu’il s’efforcera d’atteindre par
diverses opérations auxquelles il pourra procéder à l’avance, mais en cas de
besoin, le jour même de l’échéance considérée.
Ce solde idéal ne pourra pas, bien sûr, être débiteur,
au contraire il devra être le plus souvent créditeur en raison de l’existence
des réserves obligatoires. Il importe, à ce propos de rappeler que le trésorier
est libre de constituer les réserves obligatoires sur une période d’un mois en
moyenne.
2- Assurer le comblement des déficits, placer les
excédents:
Il s’agit ici d’assurer le comblement des déficits
entre le solde prévisionnel et le solde « idéal ». Et ceci revient en
fait à emprunter sur le marché interbancaire ou à la BCT.
Ce refinancement, se fait généralement par
mobilisation de crédits et le trésorier choisira la durée et la nature du
papier mobilisé de telle sorte que le coût de l’emprunt soit aussi faible que
possible.
De la même façon, les excédents éventuels seront
soit placés sur le marché interbancaire dans les conditions les plus
avantageuses possibles, soit utilisés à rembourser des prêts précédemment
obtenus, si les taux d’intérêts ont tendance à baisser.
En définitive, le trésorier amène ainsi le solde
prévisionnel au niveau du solde « idéal » qu’il entend conserver ce
jour-là à la BCT. En plus, il devra directement ou indirectement satisfaire aux
conditions chiffrées:
- les réserves obligatoires à taux fixes
- mais aussi les ratios de gestion et notamment le
« rapport de liquidité » dont le respect peut être mis en cause en
cas de mobilisation excessives sur le marché interbancaire.

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