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jeudi 23 juillet 2015

Marché de change en Tunisie et organisation d'une salle des marchés



Manuel de Formation sur le marché de change Tunisien

 

Les principales banques interviennent sur les différents marchés par l’intermédiaire de services spécialisés regroupés par des lieux spécifiques, appelés « salle de change » ou « salle des marchés ».


I-L’organisation, le rattachement et les attributions de la salle de change:


1- Définition:(Schémas 1)

La salle de change effectue les opérations de change, pour le compte de la Banque et de ses clients. Par opération de change, on entend toute transactions libellées en devises.

Les opérations de change peuvent donc faire intervenir quatre types de participants: les intermédiaires agréés, la clientèle directe, la clientèle centralisée et la Banque Centrale. Les clients accèdent au marché de change pour leurs besoins dans le domaine du commerce international tandis que la Banque Centrale y intervient dans un objectif de régulation.

Il y a lieu d’opérer à une distinction très importante entre la clientèle standard dont les ordres sont transmis et regroupés à la salle de marché, par l’intermédiaire d’un service de centralisation, et la clientèle directe, qui constitue une minorité de clients ayant la possibilité de transmettre directement leurs ordres à la salle de marché.

La clientèle centralisée est celle pour laquelle le service centralisateur regroupe les ordres d’achat et de vente de devises et envoie ensuite des ordres synthétiques à la salle de marchés.

En résumé, la salle de change effectue les opérations nécessaires sur le marché interbancaire, elle assure le dénouement de ces opérations, y compris le règlement des intermédiaires agréés, elle passe les écritures comptables et assure

Les relations avec la Banque Centrale et plus particulièrement le reporting réglementaire.

1-1           Marché de change:

 Le marché de change est un marché sur lequel s’effectuent les achats et ventes en devises.

1-1-1   Marché de change au comptant:

Les opérations de change au comptant sont des opérations d’achat et de vente de devises « dont les parties ne diffèrent  pas le dénouement ou ne le diffèrent qu’en raison du délai d’usance ».

Ce sont donc les opérations de change pour lesquelles le délai séparant la date d’opération (ou d’engagement) et la date de livraison (ou de valeur) n’excède pas deux jours ouvrables (délai nécessaire pour la livraison des devises).

Le marché de change au comptant, ou spot, est un marché de gré à gré interbancaire extrêmement actif et liquide.

Ce marché a été instauré en Tunisie le 1er Mars 1994 par la B.C.T entre les intermédiaires agrées résidents et non résidents pour l’échange de devises au comptant: achat et vente de devises contre dinars (ou devises).

1-1-2   Marché de change à terme:

Le change au comptant ne satisfait pas le besoin de la clientèle qui désire ou qui effectue des opérations à terme, d’où le marché de change à terme vient pour compléter les outils de gestion de la trésorerie.

Le marché de change  à terme a été introduit par la B.C.T en 1997.

Les opérations de change à terme, sont des opérations d’achat et de vente de devises dont les parties conviennent de différer le dénouement (hors délai d’usance).

Il s’agit en effet, d’un engagement d’acheter et de vendre une quantité de devises sur la base d’un cours déterminé, à une date future donnée.



2- La « salle des marchés »:

La « salle de change » effectue pour le compte de la banque et de ses clients, les opérations de change au comptant et à terme et les opérations monétaires en devises sur le « marché de change » crée par la B.C.T depuis le 1er Mars 1994.

3- Les intervenants :

Trois types de participants interviennent sur le marché des changes à savoir:
- Les intermédiaires agrées (résidents ou non résidents)
- Les clients: ils interviennent pour leurs besoins en devises étrangères ou en dinars dans le cadre de leurs activités.
- La banque centrale de Tunisie: elle intervient pour réguler le marché interbancaire en achetant ou en vendant les dinars contre devises.

4- Cours et marge (ou spread):

Jusqu’au 28 Février 1994, la B.C.T fixait le cours des devises en dinars. Depuis le 1er Mars 1994 et suite à la création du « marché des changes au comptant », le cours des devises en dinars est fixé librement par chaque banque.

En effet, chaque banque cote deux prix:

ÞUn prix d’achat ou cours acheteur (ou encore BID):c’est le cours des devises « à la demande ».
ÞUn prix de vente ou cours vendeur (ou encore ASK):c’est le cours des devises « à l’offre ».
La marge est considérée comme étant la différence entre le cours vendeur et le cours acheteur.Elle profite généralement à la banque.

5- Les cambistes (ou dealers):

Les cambistes (ou dealers) sont les opérateurs qui interviennent dans la « salle des marchés » pour effectuer les opérations de change (ou deal).

Ils sont considérés avant tout comme étant des changeurs de devises. C’est à eux que s’adressent les clients des banques quand ils veulent convertir une devise en une autre. Mais leur activité semble dépasser de beaucoup ce cadre de change.




En effet, du fait de leur bonne connaissance en matière de devises, il est tout naturel qu’on leur confère la responsabilité de traiter sur les marchés monétaires des devises.

Ainsi, outre le change:

-Ce sont eux qui empruntent sur les marchés les devises que la banque prête aux clients.




 




-Ce sont eux qui prêtent sur les marchés les devises que les clients déposent à la banque.

Les cambistes sont ainsi considérés comme des commerçants. Ils ont la responsabilité depuis leurs poste de travail dans la salle des marchés- de coter les clients, de leur dire à quel prix la banque est disposée à leur acheter, leur vendre, leur emprunter ou leur prêter les devises.




Un cambiste en tant que commerçant:

*     Fixe les prix à la clientèle (il cote).
*     Décide du niveau de stock de devises qu’il pense devoir conserver et dans quelle mesure cela représente pour lui un risque.
*     Décide quand il doit se fournir en devises sur le marché ou au contraire y reverser un excédent.

En tant que commerçant, tout cambiste se doit de générer des profits. Il doit à cet effet, acheter bon marché et vendre cher, tout en veillant au respect naturellement de règles et d’une éthique professionnelle rigoureuse. D’où la devise du cambiste « Buy low, sell high ».

6- Règlement (ou dénouement):

Le dénouement suit la réalisation de la transaction. Il consiste en l’échange des fonds entre la banque qui vend et la banque qui achète.

7-Dates de valeur:

Le « marché des changes » instauré par la B.C.T étant au comptant, l’usage international (et celui imposé par la B.C.T) veut que les opérations au comptant (ou spot) aient une échéance à deux jours ouvrables acceptables.

On doit, prendre en considération les jours ouvrables des centres financiers des pays dont les monnaies sont à échanger et non les jours ouvrables des pays où sont implantées les parties contractantes (donc il ne s’agit pas uniquement des jours ouvrables en Tunisie).

Cependant, rien ne nous empêche d’effectuer des opérations avec une date de valeur inférieure à deux jours. Cet arrangement entraîne la facturation d’intérêts et de coût de traitement. Ces coûts supplémentaires qui ont été engagés à la demande de la contrepartie, devront être corrigés par ajustement du taux de change.

8-Clients directs:

On appelle clients directs, les clients qui passent directement par la « salle de change » pour effectuer leurs opérations de change.



9-clientèle standard :
Ce sont les clients dont les ordres sont transmis et regroupés à la salle de marché, par l’intermédiaire d’un service de centralisation et qui sont traduit en un besoin de trésorerie.


2- Organisation générale:

2-1 Les fonctions d’une salle des marchés:

Les salles des marchés remplissent au sein de leur banque cinq fonctions principales:

¨   La connaissance et la comptabilisation des positions.
¨   Les paiements auxquels donnent lieu les transactions.
¨   Le service de la clientèle d’entreprise.
¨   La gestion des positions de la banque.
¨   La recherche de profits sur les marchés (arbitrages et spéculation).

Les deux premières fonctions, principalement administratives, relèvent de l’autorité des backs offices. Les trois dernières quand à elles sont du domaine du front offices.

2-2 Structures:

Ainsi la « salle des marchés » est structurée comme suit:

-Un front office: constitué par l’ensemble des opérateurs cambistes (ou dealers)

-Un middle office:
à compléter

-Un back office: chargé du contrôle et du traitement administratif des opérations.

3- Missions et attributions:

3-1 Missions:
la « salle des marchés » admet pour mission d’effectuer, pour le compte de la banque et de ses clients , les opérations de change au comptant et à terme sur le « marché des changes » instauré par la circulaire de la B.C.T N°94-01 du 1er Février 1994 et N° 97.

3-2 Attributions:

3-2-1 Front office:

Le front office, connu sous le nom de dealing room ou trading room, regroupe dans une ambiance assez bruyante et animée, les cambistes des différents marchés.

Les attributions du front office consistent exclusivement à:

*     Exécuter les opérations sur le « marché des changes » à savoir conclure des transactions avec les intermédiaires agrées et les clients directs de la « salle des marchés » dans les conditions définies par les circulaires de la B.C.T.
*     Fixer les « cours fixing », càd cours applicables à la clientèle de la banque autre que celle qui intervient directement dans la salle des marchés.

Les cambistes ne sont donc pas autorisés à passer des écritures comptables ni à effectuer des règlements.

Le front office doit être organisé de façon  à permettre de mieux dégager des synergies et de générer des arbitrages utilisant plusieurs marchés.

3-2-2 Le middle office:

à compléter

3-2-3 Le back office:

Le back office réalise la majeure partie du traitement administratif des opérations.
Il admet pour attribution:

*     Assurer la centralisation des achats et des ventes de devises de la clientèle.
*     Arrêter en début de journée, la position de la banque par devise.
*     Contrôler les opérations effectuées par le front office.
*     Assurer l’administration des opérations (édition des confirmations aux contreparties...)
*     Donner les instructions de règlement nécessaires.
*     Fournir les restitutions à la B.C.T et le reporting interne de la banque.
*     Produire les écritures comptables à l’intention de la direction du contrôle réglementaire et comptable.

Deux notions s’avèrent essentielles pour comprendre les opérations en devises:
La position de change qui mesure le risque de change, et la position de trésorerie qui mesure les disponibilités en devises.

Nous allons d’abord nous intéresser à la première notion à savoir la position de change.

II-Position de change:

1-Définition:
La position de change en une devise donnée est définie comme étant le solde des avoirs en cette devise résultant des opérations d’achat et/ou de vente au comptant et à terme en cette devise contre des dinars sur le marché des changes.
Une position de change est qualifiée de longue, lorsque les avoirs excédent les engagements; elle est cependant qualifiée de courte lorsque les engagements excédent les avoirs.

2- Détermination:
La position de change globale toutes devises confondues est égale à la somme des contres valeurs en dinars des positions de change par devise.

3- Règlement:
Lorsque les banques ( et c’est donc le cas de la Tunisie) ont le droit d’effectuer des opérations de change, les autorités monétaires tiennent souvent, pour éviter tout risque de débordements spéculatifs, à réglementer les positions de changes qu’elles peuvent prendre.
Elles en limitent l’ampleur:
  - par le contrôle de leur volume maximum
Et- par la fixation d’une limite de perte maximum

La lutte contre la spéculation n’est pas la seule raison d’être de ces limitations.
Elles visent à protéger les banques elles-mêmes contre le danger de pertes excessives qui pourraient compromettre leur solidité.

Règles prudentielles pour surveillance de la position de change:

-Les positions de change des banques en Tunisie sont soumises à des règles:
¨   Aucune position par devise ne peut excéder un montant supérieur à 10% des fonds propres nets.
¨   La position globale (toutes devises contre dinar) ne peut excéder 20% des fonds propres nets.
¨   Limite de perte 3% de la position ou 200000 Dinars.

-Les banques doivent cependant se munir d’un système de gestion qui obéit à des règles précises:
¨   Séparation du front office et du back office.
¨   Système de tenue instantané des positions et de rendu des résultats.
¨   Obligation de réévaluation quotidienne au cours de référence banque centrale de 16H. Les circulaires d’application prévoient une réévaluation aux dates d’arrêtés mensuels.

Exemple d’une position de change:

Il s’agit d’un exemple  simplifié de la devise dollar des USA.
Un établissement à une instante t, peut avoir la position suivante:


Actifs
Passifs
Actifs                  6 000 USD
Passifs                  4 500 USD
Achats à terme       500 USD
Vente à terme       1 000 USD
                           6 500 USD
                             5 000 USD


Les avoirs nets s’élèvent à 1000 USD (on dira que notre position est longue, car les actifs sont supérieur aux passifs).
Prenons un cours de référence de 1.1645 DT pour 1$, et pour une variation de 1%, nous aurons:

Cours 
Montants
Contre-valeur
Ecart
       1.152855
       1 000 USD
       1 152,855
          -11,645
       1.1645
       1 000 USD
       1 164,5
               0
       1.176145
       1 000 USD
       1 176,145
          +11,645


Une variation de 1% du cours de la devise aura une incidence de 11.645 DT sur le résultat de l’établissement. Soit un gain de 11.645 DT en cas de variation à la hausse, et une perte de 11.645 DT en cas de baisse.


Les risques encourus sur le marché pour la gestion des positions sont au nombre de quatre:
·     Risque de taux
·     Risque de liquidité
·     Risque de contrepartie
·     Risque de change

1- Risque de taux:

Le risque de taux est longtemps resté au second plan des préoccupations des trésoriers d’entreprises car la volatilité des taux était faible au regard des fluctuations des cours de change.
Cependant, la concurrence accrue entre les entreprises dans des économies en crise nécessite la recherche permanente des ressources les moins chères et des emplois les plus rémunérateurs.
Les banques structurellement prêteuses et emprunteuses, étaient sensibilisées à ce problème depuis longtemps. En effet, le risque de taux représentait pour elles, non seulement un coût d’opportunité, mais également une possibilité de pertes réelles.

1-1 Le risque de taux pour un emprunteur :
Le risque peut porter sur une ressource immédiate ou future:
·     Ressources immédiates:
Une société qui emprunte à taux fixe se trouve exposée à une perte de compétitivité, en cas de baisse des taux, vis à vis d’un concurrent qui emprunte plus tard ou à des taux variables.
En revanche, si elle choisi d’emprunter à taux variables, elle se trouve exposée à la hausse des taux.
·     Ressources futures:
Une société qui doit emprunter dans l’avenir, redoute une hausse des taux qui augmenterait le coût de ses ressources futures.

1-2 Le risque de taux pour un prêteur:
La position d’un prêteur est opposée à celle d’un emprunteur.
·     Emplois immédiats:
Un prêteur à taux fixe est exposé à un coût d’opportunité en cas de hausse de taux, voire à une perte réelle s’il doit se refinancer. Un prêteur à taux variable redoute la baisse des taux qui diminue ses revenus.
·     Emplois futurs:
Un trésorier qui est certain de disposer de liquidités à placer dans l’avenir, redoute une baisse des taux qui diminuerait ses revenus futurs.

1-3  Le risque de taux pour les banques:
Les banques dans leur rôle d’intermédiaires financiers à la fois collecteur d’épargne et prêteurs, sont particulièrement exposées au risque de taux.
En effet, le solde entre le coût des ressources et les revenues tirés des emplois, doit non seulement être positif mais également assurer un produit net qui leur permettra de payer leur frais de fonctionnement.
Le risque de taux pour les banques survient dès que celles-ci ne mettent pas en face de leurs emplois des ressources aux caractéristiques similaires.
Prenons par exemple le cas où elles refinancent à taux variable un prêt à taux fixe (position à la baisse des taux) ou si elles utilisent des ressources  à court terme pour refinancer des emplois à long terme. On parle alors de « mis match »;
Dans ces exemples, les banques sont exposées à un risque de liquidité.

2-Risque de liquidité:
Le risque de liquidité se traduit dans l’impossibilité de se dessaisir d’un emploi (actif) ou de trouver une ressource (passif) sans supporter une perte importante.
Pour un emprunteur, le risque de liquidité réside dans la difficulté de trouver du crédit, dans le cas où un encadrement sévère du volume de monnaies est pratiqué, soit par un renchérissement important du coût des ressources si les autorités monétaires laissent monter les taux pour décourager les demandes de crédit.
Pour un prêteur, le risque de liquidité se trouve dans l’impossibilité de liquider un actif avant son terme.
Il advient qu’une bonne liquidité est une condition indispensable au développement d’un marché où l’importance des fluctuations impose que chacun des participants puisse à tout moment se saisir ou se dessaisir d’un actif.

3- Le risque de contrepartie:
Ce risque consiste en la possibilité de voir une contrepartie de marché se soustraire à ses obligations.
On peut identifier trois types de risque de contrepartie:
- sur la clientèle
- sur les banques
- sur les pays

3-1 Contrepartie clientèle:
La plupart des opérations de marché traitées par les banques avec leur clientèle fait l’objet d’une couverture, càd d’une opération similaire mais en sens inverse sur le marché.
Le non respect d’un engagement pris par le client peut conduire la banque  à supporter un risque. Ce dernier est appelé « risque de variation de cours ».
En outre, vient s’ajouter le « risque de livraison »; risque traditionnel de crédit adapté aux produits de marché (change à terme, avance en devises).
Pour limiter ces deux risques, les banques fixent des enveloppes par client et par produit.

3-2 Contrepartie bancaire:
La contrepartie bancaire est différente de celui de la clientèle, au sens où la notion de service n’existe pas.
Les relations entre banques sont essentiellement des relations de marché. Le risque réside dans le fait qu’une contrepartie bancaire ne respecte pas ses obligations.
Les opérations avec les banques sont souvent réalisées pour des périodes très courtes mais le risque encouru est cependant plus grand, en raison des montants considérables des opérations interbancaires et de l’effet amplificateur que peut entraîner la défaillance d’une grande banque.

3-3 Risque pays:

Ce risque réside dans l’insolvabilité potentielle d’un état et de son système bancaire, que ce soit pour des raisons économiques ou politiques.
Les banques de leur côté fixent des « enveloppes pays » représentant l’engagement maximal qu’elles acceptent de prendre sur un pays donner.



4-Le risque de change:
Le risque de change peut se définir comme étant l’incidence, sur le patrimoine et les résultats, de la variation des cours des monnaies étrangères. Techniquement, ce risque est mesuré par la position de change.
Toutes les opérations en devises ne génèrent pas nécessairement un risque de change. De même, un flux en devises ne génère pas nécessairement un risque de change.
En effet, une opération en devises génère un risque de change uniquement lorsqu’elle modifie nos avoirs nets (ou notre position de change).
Toute entreprise appelée à acheter ou à vendre une autre devise que celle de son bilan est en risque de change.
Un emprunteur prend le risque de voir s’apprécier la devise de libellé de son emprunt et de devoir rembourser à l’échéance un capital plus important que celui qu’il a emprunté, ce qui en renchérit le coût. On dit ainsi qu’il est en position courte.
A l’inverse, un prêteur prend le risque de voir se déprécier la devise de libellé de son prêt, ce qui aurait pour effet de diminuer le rendement attendu de celui-ci. On dit alors qu’il est en position longue.

A- Opérations commerciales:

Tout importateur ou exportateur lié par un contrat dont la monnaie de facturation n’est pas la sienne encourt un risque de change.
Le coût de l’importation dépend du cours de la monnaie de facturation pratiqué au moment du règlement.
En général, le risque d’une hausse du cours de la monnaie de facturation entre la commande et le paiement est un risque de perte pour l’importateur.
En effet, le calcul économique de l’importateur a été effectué au moment où la commande a été faite, en tenant compte du cours de la devise à cet instant.
Toute hausse de la devise majore le prix de revient et réduit la marge bénéficiaire de l’importateur (et vice versa).
L’exportateur quand a lui, occupe une position symétrique.




B- Opérations financières:

Dès lors qu’un agent économique a pris la décision de réaliser une opération financière d’un montant nominal précis dans une monnaie autre que la sienne, il se trouve dans la même position que l’importateur ou l’exportateur selon qu’il est appelé à effectuer une dépense ou encaisser une recette- dont les situations viennent d’être considérées.
Cette observation s’applique en particulier aux prêts internetionaux jusqu’à leur échéance.
Si le prêt est conclu dans la monnaie du prêteur, l’emprunteur sera pénalisé par une hausse de cette monnaie survenant entre la conclusion et le dénouement du prêt.
Dans un prêt libellé dans la monnaie de l’emprunteur, le prêteur court le risque de voir baisser le cours de la monnaie en cause entre la remise des fonds et le remboursement. Le choix d’une monnaie tierce permet parfois de répartir les risques entre les deux parties.

Conclusion:

L’activité internationale d’une entreprise doit faire face constamment aux quatre risques que nous avons développés ci-dessus.
Cependant, une même opération peut englober plusieurs risques en même temps.
Dans ce rapport nous allons nous intéresser à la gestion du risque de change.

L’élimination du risque de change:

L’objet d’une entreprise commerciale ou industrielle n’est évidemment pas de spéculer sur les cours des devises et par conséquent de rechercher à réaliser un bénéfice de change. L’entreprise chercherait donc à réaliser une marge commerciale.
Le plus grand risque que peut courir une entreprise serait de perdre sa marge commerciale ou de réaliser des opérations à perte ce qui compromettrait son équilibre financier voire même son existence.
Dans les relations internationales, chaque opérateur cherche à se placer s’il le peut dans la position monétaire la plus avantageuse. Il en est ainsi en particulier pour le choix de l’étalon monétaire: monnaie de facturation, monnaie de prêt...
Pour se prémunir contre ce risque de change, la réglementation Tunisienne a prévu à cet effet des pratiques et techniques lui permettant de diminuer voir même d’éliminer le risque de change.

Pour le cas de la Tunisie, nous en retiendrons cinq seulement qui sont permis actuellement par la réglementation des changes en vigueur:

ÞFacturation en monnaie nationale.
ÞLes achats et ventes de devises à terme.
ÞLes acceptations bancaires (export).
ÞLes options d’achat de devises.
ÞLes comptes professionnels en devises.


De ces 5 pratiques, nous allons axer notre analyse sur les deux techniques les plus pratiquées par la salle des marchés à savoir:
ÞLes achats et ventes de devises à terme.
ÞLes options d’achat de devises.

1- Le contrat à terme:

Une entreprise commerciale ou industrielle dont le but n’est pas d’anticiper sur les cours de change (spéculation) et désirant garder une position de change fermée a la possibilité de se « couvrir à terme » contre le risque de change, afin de:
- Conserver sa marge commerciale.
-Eviter des opérations à perte.
-Préserver son équilibre financier.


Principe:
Dans une opération de change à terme, le cours est fixé lors de la conclusion du contrat de change à terme mais le dénouement se fait à l’échéance du règlement, date fixée définitivement le jour de l’opération de change à terme.


Ainsi, acheter aujourd’hui des francs français (FRF) à 3 mois revient à:
¨   S’entendre sur le montant de l’opération.
¨   Fixer le cours qui sera appliqué dans 3 mois.
¨   Payer la contre valeur en dinars et recevoir le montant des FRF achetés.
¨   Une opération de vente de devises à terme est en tout point symétrique à une opération d’achat du même type.

Achat et vente de devises à terme suivant la réglementation des changes Tunisienne:
Le contenu des circulaires BCT n°87-08 du 05-2-1987, n°89-24 DU 07-8-89 et N°93-13 du 09-9-93 peut être résumé comme suit:
Pour leurs contrats (factures) libellés en:
-Franc Français
-Deutsch Marks
-Dollar US
-Livres Sterling
-Florins Hollandais
-Francs Belges
-Lires Italiennes
REMPLACEE PAR LA DEVISE EURO

Et de manière générale les devises cotées à terme par la BCT, les opérateurs (importateurs et exportateurs et prestataires de services rendus à des non résidents) peuvent se couvrir contre les risques de change.
Ils peuvent se garantir un cours donné et éviter ainsi les fluctuations imprévisibles à la hausse ou à la baisse des devises cotées à terme par la BCT.

Couverture de change à terme:
Les opérations de change à terme sont possibles pour:
 - les paiements à terme des transactions sur marchandises (importation ou    exportation de marchandises par des résidents).
  - Le produit en devises des services rendus à la clientèle non résidente par les prestataires de services.

Les achats et ventes à terme portent sur des montants supérieurs ou égaux à l’équivalent en devises de 10000TND.
Toutefois, les tolérances sont possibles pour des contre-valeurs légèrement inférieures à 10000 TND.

Les achats et ventes à terme portent sur les monnaies qui sont cotées à terme par la BCT à savoir:
-Dollar US (USD)
-Franc Français (FRF)
-Mark Allemand(DEM)
-Livre Sterling (GBP)
-Florin Hollandais (NLG)
-Franc Belge (BEF)
-Lire Italienne (ITL)
REMPLACEE PAR LA DEVISE EURO
La durée de couverture à terme:
·     A l’exportation:
La couverture peut être constitué pour les ventes à terme d’une période maximum de 9 mois.
·     A l’importation:
La couverture admet pour délai maximum pour les achats à terme de 12 mois.

La période de couverture doit correspondre à l’échéance prévue pour le règlement.

L’achat et la vente de devises doivent s’effectuer:
-Auprès de la banque domiciliataire du titre de commerce extérieur.
-A partir de la date de domiciliation pour la couverture des importations/exportations de produits prohibés.
-A partir de la date de conclusion du contrat commercial pour la couverture des importations/exportations de produits libres.
-Pour toute annulation, qu’elle soit automatique ou demandée par l’opérateur, celui-ci aura à supporter la perte de change éventuelle découlant de la différence entre le cours à terme et celui au comptant en vigueur le jour de l’annulation.

Exemple pratique d’un contrat à terme:

Le 1-07-2000, un client C vend à terme 508 167,00 USD. L’échéance de cette vente à terme est le: 31-08-2000.
Le cours à terme pratiqué est de 1.1717 USD/TND.

Côté banque:

La banque B  achète à terme les 508 167,00 USD au client contre les TND.

Opération de couverture:

-Change au comptant:
Vente des 508 167,00 USD
Cours au comptant: 1.17
Contre valeur: 594 555,390

-Dépôt:
*     Monétaire dinar:
Prêt de 594 555,390
Date valeur: 03-07-2000
Echéance: 31-08-2000
Nombre de jours: 59 jours
Taux d’intérêt: 6.70%
Montant intérêt:6528.548

*     Monétaire devises:
Emprunt de 508 167,00 USD
Date de valeur: 03-07-2000
Echéance: 31-08-2000
Nombre de jours:59 jours

Taux d’intérêt:5.8125 %
Montant intérêt: 4840,82


2- Les options d’achat de devises:

Depuis la publication au journal officiel du 3 Février 1989, de l’avis de change du Ministère des Finances et la parution de la circulaire de la banque centrale n°89-08 du 6 Mars 1989; une nouvelle technique de gestion du risque de change financier prend place en Tunisie. Il s’agit de ce qu’on appelle des options d’achat de devises utilisées pour couvrir le risque de change résultant des opérations de remboursement des emprunts libellés en devises régulièrement contractés par des résidents et du paiement des intérêts y afférents.

2-1 Définition:
L’option sur devises est un contrat de couverture du risque de change qui confère au porteur de la dite option, le droit d’acheter ou de vendre pour des périodes renouvelables allant de 3 à 12 mois, un montant déterminé de devises contre dinars à un cours fixé d’avance appelé prix d’exercice et pendant une période donnée.

Il existe cependant deux types d’options:
-L’option d’achat (call): elle confère à son porteur le droit d’acheter une certaine quantité de monnaie étrangère à un coût fixé à l’avance (prix d’exercice).
-L’option de vente (put): elle confère à son porteur le droit de vendre une certaine quantité de monnaie étrangère à un cours fixé à l’avance.

2-2 Caractéristiques:

- L’option sur devises:
L’option sur devises est négociable et fait l’objet de transactions sur les marchés des options. Elle offre une protection contre une évolution défavorable des cours (moyen de couverture de change) tout en permettant de tirer profit d’une évolution (moyen de spéculation).Elle permet aussi de connaître à l’avance le coût maximum de l’opération.

- La perte maximum que peut encourir l’acheteur d’une option se limite au montant de la prime payée à la conclusion du contrat.


2-3 Pratique en Tunisie:

L’option d’achat sur devises s’est instituée le 03-02-1989. L’achat de cette option se fait auprès de la BCT par l’entremise des intermédiaires agrées. Il s’agit d’un contrat dont la durée maximum est d’un an. Cependant il existe  une possibilité d’octroi de délais plus longs ou de prorogation sur accord de la BCT.

La monnaie de couverture est celle du contrat de crédit qui doit être l’une des monnaies déterminées par la BCT à savoir: soit le Dollar US ou l’EURO
Le cours applicable à la couverture est le cours comptant à la date de souscription du contrat d’option. La prime est déterminée selon les taux fixés quotidiennement par la BCT pour chaque devise selon les différentes durées d’options offertes.

Les Swaps:

A-les swaps d’intérêts:

Ce type de swap est parmi les dernières innovations du marché des changes. La technique des swaps d’intérêts constitue certainement un des développements les plus remarquables.
Plus fondamentalement, cette nouvelle technique accentue l’intégration des différents compartiments du marché des changes (financier, monétaires ...) et élargi l’éventail des options disponibles pour ses utilisateurs: emprunt, prêt, couverture et arbitrage de position.

      1-Les techniques des swaps d’intérêts:
Un swap d’intérêt consiste en un échange entre deux cocontractants d’un flux d’intérêts fixes contre un flux d’intérêts variables portant sur la même devise et calculés d’après un capital, que l’on appelle montant notionnel.

L’usage des swaps d’intérêts exige la plus grande clarté possible quant à la terminologie employée. On parle toujours, à ce propos, de payeur de taux fixe (respectivement receveur de taux variable).
Les intermédiaires, les banques en particulier, ont souvent l’habitude de représenter les mouvements de flux d’intérêts par de simples cases et flèches, ceci afin d’éviter tout risque d’erreur; par exemple:

                Fixe                                              Fixe
A                                     Banque                                         B
              Variable                                       Variable


A: Payeur de taux fixe et receveur de taux variable.
B: Receveur de taux fixe et payeur de taux variable.

La Banque agit en tant que Broker entre Aet B.
Cependant, il n’y a pas, à priori, de règles précises pour le décompte des intérêts. Il est par conséquent de la première importance de tout préciser, et naturellement de se mettre d’accord, pour éviter toute surprise au moment des échanges de paiement des intérêts.

B- Les swaps de devises :

1-Les techniques de swap de devises:
Quelle que soit la nature du swap de devises, celui-ci se ramène toujours à un échange entre deux contreparties d’un taux (fixe ou variable) dans une monnaie, contre un taux (fixe ou variable) dans une autre monnaie.

Toute opération de swap de devises comportera donc les trois étapes de base suivantes:
a- Au début de la transaction:
Échange du principal à un cours de change convenu par les cocontractants.
b- En cours d’existence:
Les contreparties s’échangent les paiements des intérêts déterminés d’après le cours retenu au départ.
c- A l’échéance:
Il y a ré échange des montants en principal (au cours du début).
Le résultat de ce swap aura été finalement de permettre la conversion effective d’une dette contractée dans une devise A à un coût X (= taux offert sur A) en une dette libellée dans une autre devise B à un coût Y nécessairement différent (taux offert sur B).
Le swap de devises, de par sa construction même, permet de tirer parti de différentiels de taux d’intérêts sur les devises grâce aux multiples flux d’intérêts échangés durant la vie de l’opération.
En outre, le marché des swaps de devises présente deux autres atouts:
*     Economie de coût:
Le swap de devises permet, en effet, aux contreparties d’arbitrer leur coût relatif d’accès aux marchés, exactement comme en matière de swaps d’intérêts. En clair, swaper des devises peut entraîner un effet de levier significatif se traduisant par un abaissement du «prix du ticket » à payer pour prendre pied sur un marché où, à priori, l’entrée est plus difficile.
Remarque : Pour plus de détail sur les SWAP de change voir ma note 01/1999.


*     Facilité d’accès au marché international des capitaux:
Le marché des swaps de devises donne aux entités la possibilité d’accéder à des compartiments du marché international des capitaux (et y lever des fonds) qui leurs seraient, autrement fermés.
Par conséquent, l’usage de cette technique rend plus étanche chaque marché; elle contribue ainsi au renforcement de l’intégration des marchés financiers internationaux.
Les swaps de devises offrent une flexibilité remarquable de même que la possibilité d’opérer sur des échéances plus longues que celles traitées habituellement sur les marchés , en fait un outil de gestion de la dette unique en son genre.
2- Marché des swaps de devises:
Ce marché est le plus ancien, mais aussi le plus créatif des secteurs composant le marché des swaps.Sa taille est plus limité que celle des swaps d’intérêts.

C- Swap de change:

Le swap de change est une double opération de change simultanée. En effet, il se matérialise par une opération de change au comptant associée à une opération de change à terme de sens inverse, réalisées avec la même contrepartie.
Entre les deux dates, il n’y a pas d’échange de flux d’intérêt.
La durée de ce type d’opération est en général inférieure à un an. Les raisons qui plaident pour le développement de cet instrument sont nombreuses. Nous en citons les plus importantes:
- Une meilleure sécurité et une moindre consommation des fonds propres.
- Une rentabilité accrue grâce à la possibilité de se procurer des fonds a meilleur marché.
Afin de mieux comprendre les opérations de swap de change, nous prenons l’exemple suivant:

Le 08/01/2000, un client C sollicite la salle des marchés de la banque B pour un financement en USD d’un montant de 2 Millions sur 3 mois, valeur j+2.

Les avoirs de la banque B dans cette devise ne pouvant couvrir ce financement, alors qu’elle dispose de EUR en volume suffisant, la salle des marchés décide de faire un swap de change avec une banque B1, lui permettant de recevoir au comptant 2 Millions USD contre les EUR déposés sur ses livres.
Cette opération de swap s’assimile aux opérations suivantes:
1) La banque B achète au comptant contre des EUR, 2 Millions USD auprès de la banque B1,
2) La banque B vend à terme contre des EUR, 2 Millions USD à la banque B1;


Pour La banque B cela revient à:
Au comptant:
 
                      Achat                     Cours               Vente                   Valeur
                  2 000 000 USD         1,030          2 060 000 EUR           10/10/2000

A terme:

                      Achat                     Cours               Vente                   Valeur
                  11 730 800 FRF          5,8654        2 000 000 USD       10/10/97
                                                                                                       Echéance
                                                                                                        02/03/98

Prêt/Emprunt:

                       Prêt                        Taux                Valeur                  Echéance
                  2 000 000 USD          5,6825             10/10/2000             02/03/2001

                     Emprunt                   Taux                Valeur                  Echéance
                 2 060 000 EUR           3,4375             10/10/2000              02/03/2001


En résumant: 

A la date de départ
                                                          USD                             USD
                               Banque B1                        Banque B                    Client C       
                                                   
                                                         EUR



A la date d’échéance (après 3 mois):

                                                        EUR
                             Banque B1                         La banque B    USD     Client C
                                                  
                                                       USD







La gestion de la trésorerie:

Les « mis matches »:

En saine gestion de trésorier, tout octroi de crédit par une banque doit donner lieu à la constitution, dans une certaine proportion, d’un dépôt (les crédits font les dépôts).
Cependant, en pratique, il se peut qu’emplois et ressources ne coïncident pas exactement. Cette non juxtaposition s’appelle un « mis match » de trésorerie. Il est dû soit à un décalage de flux, soit à un décalage de durée. Plus une banque est active sur les marchés des changes, plus les mis matches sont importants et donc, plus grand sont les risques qu’un retournement du marché mette la banque en difficulté.
Dans la pratique, les professionnels sont tellement conscients de ce problème qu’ils l’isolent, en gérant ces décalages parallèlement à leurs activités de trésorerie traditionnelles.

La liquidité:

Le banquier ainsi que n’importe quel prêteur pris dans une même situation, peut être soumis à un risque d’insolvabilité. Ce risque correspond à la notion de « sécurité » des crédits.
En revanche, le problème de la «liquidité » semble spécifique aux institutions financières; il trouve son origine dans le «risque d’immobilisation ».
Le risque d’immobilisation naît au moment où le crédit est consenti et persiste pendant toute la durée de ce crédit, même si son remboursement ne paraît pas devoir faire de doute à l’échéance qui a été convenue.
En effet, il faut se rappeler que ce qui distingue le banquier de tout autre prêteur, réside dans la nature des fonds prêtés; les moyens de paiement avancés par le banquier ne lui appartiennent généralement pas; ils proviennent pour la plupart de dépôts dont la propriété appartient à des tiers.
Ces derniers, peuvent en effet, en demander à tout instant le remboursement: le risque d’immobilisation consiste donc pour le banquier à se trouver dans l’obligation de faire face au retrait des dépôts alors qu’il les a utilisés pour consentir des crédits, même très sûrs, à des emprunteurs.


Le risque d’immobilisation s’avère ainsi un risque exclusif à la banque et tout l’art de celle-ci consiste à concilier cette nécessité de réduire au minimum le risque d’immobilisation, autrement dit de se réserver la possibilité de faire face aux retraits de dépôts sans délai, avec une distribution aussi large que possible de crédits répondant aux besoins des entreprises et des particuliers.

A première vue, pour aboutir à une telle conciliation (de ces deux notions), il faudrait qu’il y eût un parallélisme entre la durée des crédits et celle des dépôts; mais les dépôts sont généralement « à vue » ou à court terme alors que les besoins des affaires portent plutôt sur une période dont le minimum est de quelques jours mais qui plus couramment est de l’ordre de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Le problème paraît insoluble. Or le banquier utilise, pour réduire ou éliminer le risque d’immobilisation, plusieurs techniques. Celles-ci se rapportent aux ressources bancaires mais également dans une certaine mesure aux crédits accordés.

1-La politique générale de liquidité:
Nous savons que les principales ressources des banques étaient constituées par leur dépôts, par leurs fonds propres et enfin par le recours au financement (marché interbancaire et banque centrale).
Nous allons examiner ces trois sources de fonds sous l’angle du risque d’immobilisation et de la liquidité.

       Recherche des dépôts:
Chaque fois que la banque consent un crédit, elle crée un dépôt. Le risque d’immobilisation apparaîtra lorsque le bénéficiaire du crédit utilisera ce dépôt^t «primaire», dont la substance ira se déposer dans un autre établissement bancaire ou «fuira» en billets; c’est ce remboursement du dépôt primaire qui forcera la banque à retrouver sa «liquidité», en fait à trouver la monnaie banque centrale nécessaire à couvrir ces «fuites».
La recherche d’une part du marché des dépôts aussi substantielle que possible est donc, pour la plupart des banques, le premier élément de leur politique générale de liquidité. Ceci explique la démarche vers l’ouverture de nombreux guichets bancaires et la bancarisation quasi générale des agents économiques au cours des trente dernières années.
Cette démarche a été également favorable- au moins dans un premier temps- sur le plan de rentabilité.
     - La recherche de dépôts stables:
Dans la masse des dépôts reçus, la banque s’efforcera de développer les dépôts stables (dépôts sur livret, d’épargne, à terme, dons de caisse), par rapport aux dépôts à vue.
Si, sur le plan de la rentabilité, cette politique est moins favorable, elle assure sur le plan de la liquidité, une permanence des ressources dont le remboursement ne risque pas d’être demandé inopinément.
Ces dépôts stables permettent ainsi de s’engager, sans aggraver le risque d’immobilisation ou d’illiquidité, dans des crédits plus longs et en principe plus rémunérateurs.
Les pouvoirs publics sont assez favorables à cette politique qui stabilise l’épargne liquide et l’on encouragée par diverses mesures.

  b- Fonds propres et ressources à longs termes:

Les banques s’efforcent d’élargir leur assise financière et leur liquidité, avec l’appui des pouvoirs publics, en développant leur fonds propres et leurs emprunts à longs termes sur le marché financier (émission d’obligations et d’autres titres).
Il importe de rappeler le caractère indicatif et éventuellement obligatoire du « coefficient de liquidité » mais surtout du ratio de « solvabilité » qui vise à accroître le volume des fonds propres par rapport au total des risques pondérés.

c- Le refinancement:

La politique de liquidité implique également, et surtout peut-être, des mesures à l’égard des crédits consentis qui ouvrent les portes de la troisième catégorie de ressources: le refinancement en cas de besoin sur le marché interbancaire et auprès de la banque centrale.
Dans le marché de création monétaire, en effet, nous nous souvenons que c’est par ce mécanisme que les banques sont en mesure de parer aux risques d’illiquidité que suscitent les fuites nettes vers les autres institutions financières et vers la circulation en billets.
Il faut donc que la banque soit en mesure de « mobiliser », càd de transformer en monnaie, les créances qu’elle a sur sa clientèle, soit sous forme d’avances ou de découvert, soit sous forme d’effets de commerce. Elle cédera ses créances à concurrence de ses besoins de trésorerie à un confrère pourvu de disponibilités et regarnira ainsi ses caisses.

·     Ainsi donc le banquier à court de disponibilités, pour faire face à ses propres échéances et notamment au retraits de dépôts, peut, par la mobilisation, trouver des concours auprès de ses confrères. Ces derniers peuvent se dérober, être en face de problèmes identiques qui leur interdisent de se démunir de leurs liquidités ou encore chercher à abuser de la gêne momentanée d’une banque à court d’argent pour lui faire payer très cher leur appui.
·     C’est ici qu’apparaît l’institut d’émission dont l’une des principales fonctions économiques est précisément d’assurer la mobilisation sur des bases normales.
Elle émet de la monnaie légale contre des effets remplissant les conditions d’éligibilité statutaires. Il est en mesure de répondre aux besoins de mobilisation des banques. Le système peut donc fonctionner dans la sécurité et donne ainsi à l’institut d’émission un puissant instrument de régulation monétaire.

La gestion de la trésorerie d’une banque:

Gérer la trésorerie d’un établissement bancaire revient en fait à prendre en compte simultanément toutes les contraintes et préoccupations de liquidité précédemment décrites. Ce qui consiste à assurer quotidiennement les règlements nécessaires en monnaie banque centrale tout en respectant les obligations réglementaires et légales auxquelles la banque est assujettie.
Ce qui revient à dire que la gestion de trésorerie consiste à:
   - assurer à tout moment le financement des activités de la banque.
   - placer les excédents de fonds
Et - gérer le bilan.
La trésorerie, doit, en effet être gérée en fonction des évolutions prévisibles de ses composantes.
Dans la pratique, le trésorier doit:
Þ Prévoir autant que possible l’évolution de la trésorerie nette quotidienne et procéder à des opérations d’anticipation et de prévision.
Þ Assurer, dans le respect de la réglementation, les soldes créditeurs nécessaires à ce compte ou placer les soldes créditeurs excédentaires, dans les conditions financières les plus avantageuses.

1- Prévoir la trésorerie nette quotidienne:
Pour chaque jour ouvrable, le trésorier devra prévoir, aussi longtemps à l’avance que possible, les entrées et les sorties de fonds à la BCT.
Parmi les entrées, il faut noter:
·     les soldes créditeurs de compensation,
·     les augmentations de capital ou émissions d’obligations par la banque,
·     les cessions de devises clientèle sur le marché des changes,
·     le reflux de billets en début de semaine ou de mois,
·     le remboursement à l’échéance de bons de trésor en comptes courants ou de titres détenus par la banque ou sa clientèle, etc.

Parmi les sorties:
·     les soldes débiteurs de compensation,
·     les souscriptions de titres divers ou les prises de participation par la banque ou sa clientèle,
·     les remboursements à l’échéance de titres émis par la banque,
·     les achats de devises pour le compte de sa clientèle,
·     les sorties de billets en fin de semaine ou de mois, etc.

En effet, toutes ces opérations seront traduites par des débits ou des crédits en compte à la BCT et détermineront un solde quotidien qui pour l’instant à titre prévisionnel- pourra être débiteur ou créditeur.
Sur la base de ce solde prévisionnel, le trésorier va se fixer un solde « idéal » qu’il s’efforcera d’atteindre par diverses opérations auxquelles il pourra procéder à l’avance, mais en cas de besoin, le jour même de l’échéance considérée.
Ce solde idéal ne pourra pas, bien sûr, être débiteur, au contraire il devra être le plus souvent créditeur en raison de l’existence des réserves obligatoires. Il importe, à ce propos de rappeler que le trésorier est libre de constituer les réserves obligatoires sur une période d’un mois en moyenne.

2- Assurer le comblement des déficits, placer les excédents:
Il s’agit ici d’assurer le comblement des déficits entre le solde prévisionnel et le solde « idéal ». Et ceci revient en fait à emprunter sur le marché interbancaire ou à la BCT.
Ce refinancement, se fait généralement par mobilisation de crédits et le trésorier choisira la durée et la nature du papier mobilisé de telle sorte que le coût de l’emprunt soit aussi faible que possible.
De la même façon, les excédents éventuels seront soit placés sur le marché interbancaire dans les conditions les plus avantageuses possibles, soit utilisés à rembourser des prêts précédemment obtenus, si les taux d’intérêts ont tendance à baisser.
En définitive, le trésorier amène ainsi le solde prévisionnel au niveau du solde « idéal » qu’il entend conserver ce jour-là à la BCT. En plus, il devra directement ou indirectement satisfaire aux conditions chiffrées:
- les réserves obligatoires à taux fixes
- mais aussi les ratios de gestion et notamment le « rapport de liquidité » dont le respect peut être mis en cause en cas de mobilisation excessives sur le marché interbancaire.

1 commentaire:

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